Archie : la série continue
Aventure à Hawaii 1re partie
Épisode 1.06
C'était un mardi soir et la lune était seule dans
le ciel, entourée d'une myriade d'étoiles. Les
Archies venaient à peine de terminer leur
dernière répétition en vue de leurs
prochains concerts à Hawaii. Ce soir-là, ils
avaient joué chez Véronica, comme la veille.
Après la pratique, le groupe décida d'aller chez
Pop pour la dernière fois avant leur départ. Ils
s'installèrent à une table près de la
vitrine après avoir commandé des sodas. Jughead
commanda, pour sa part, un plateau de hamburgers et plusieurs sodas.
Une fois servi, il rejoignit ses amis et s'installa à
côté de Betty.
– Si tu en veux un, Betty, ne te gêne pas, dit
Jughead en mâchant son premier hamburger.
– Merci, Jug, dit Betty avec le sourire.
Elle en prit un et le savoura tranquillement.
– Je crois qu'on est fins prêts pour nos prochains
concerts, avança Archie.
– On a pratiqué les trois derniers soirs de
façon intensive, dit Betty. Je crois que c'est normal!
– Au fait, c'est à quelle heure qu'on part
déjà? demanda Archie.
– Notre avion part à huit heures trente de New
York, répondit Véronica. Soyez chez moi
à six heures trente et ça devrait aller.
Jughead ouvrit les yeux et recracha un morceau de son hamburger,
visiblement surpris.
– Six heures trente? dit Jughead. Mais il fait encore nuit
à cette heure-là!
– Bah! Tu dors cent fois trop, de toute façon, lui
dit Véronica. Quelques heures de moins de sommeil ne te
feront pas mal!
– Je vais devoir faire un effort surhumain pour me lever
à six heures! dit Jughead.
– Même lever ton petit doigt à table est
un effort surhumain pour toi, dit Reggie.
– Tu sais ce qu'il te dit, mon petit doigt? demanda
furieusement Jughead en avançant son petit doigt de la main
droite.
– Non car je n'en ai jamais vu un parler, répondit
Reggie.
Ce dernier avança sa tête près du petit
doigt de Jughead.
– Salut toi! dit Reggie en s'adressant au petit doigt de
Jughead. Il parait que tu es loquace. Alors dis-moi ce que t'as
à me dire.
– T'as mauvaise haleine, en tous cas! répondit le
petit doigt.
– Hein? fit Reggie très surpris. Bah, c'est juste
Jughead qui change de voix.
– Mais non, c'est bien moi qui parle, dit le petit doigt.
Reggie surveilla les lèvres de Jughead mais elles n'avaient
pas bougé. Reggie ne reconnut pas la voix et finit par y
croire. Il se leva et se dirigea vers la sortie.
– Je crois que j'ai besoin de dormir, les gars, dit Reggie.
Je vous retrouve demain.
Il quitta la crèmerie. Véronica était
perplexe et crut aussi un instant que le petit doigt de son copain
parlait. Toutefois, les autres savaient bien qui était
derrière cela. Dilton sortit alors de sa cachette, sur un
banc de la table adjacente. Dilton étant derrière
Reggie, il ne l'avait pas vu.
– Pas mal, ton petit tour de ventriloque, lui dit Jughead.
– Bah, c'est trois fois rien! dit Dilton.
– ...donc trois fois Reggie! s'exclama Jughead.
Archie, Betty, Jughead et Dilton rirent. Seule Véronica ne
rit pas.
– Que c'est pathétique, dit Véronica
d'un air hautain.
– Où est ton sens de l'humour,
Véronica? demanda Archie.
– Elle l'a oublié à
côté de son diamant, ce matin! s'exclama Jughead.
Betty, Dilton et Jughead pouffèrent de rire. Archie sourit
simplement. Alors Véronica, plutôt
fâchée, décida de se lever et de s'en
aller.
– Bonne nuit, dit-elle d'une manière
très snob.
Dilton s'installa un instant près d'Archie.
– Tout est prêt, Dilt? demanda Archie.
– Affirmatif, Arch! répondit Dilton. Moose et moi,
on vous apporte le matériel pour l'éclairage et
les effets spéciaux demain. Merci encore de nous avoir
invités.
– Un plaisir, Dilt, répondit Archie.
Après tout, c'est M. Lodge qu'il faut remercier. C'est
grâce à lui si on a cet engagement.
Archie regarda sa montre.
– Bon, j'y vais, alors à demain! dit Archie en
s'en allant.
– J'y vais aussi! dit Dilton en rejoignant Archie. Salut bien!
Betty et Jughead demeurèrent vingt minutes de plus chez Pop.
Betty se colla un peu sur Jughead pendant qu'il mangeait ses hamburgers
en jetant quelques sourires à sa copine. Puis ils
quittèrent la crèmerie en saluant Pop.
– Et voilà que 90% de ma clientèle s'en
va, dit Pop à voix basse en faisant
référence à Jughead. Ça va
être un long mois...
Le lendemain matin, la mère de Jughead leva son fils et lui
fit faire sa routine alors qu'il était pratiquement endormi.
Au déjeuner, Jughead se réveilla. Pendant qu'il
mangeait, Hot Dog le dévisagea longuement. Il sentit bien
que son meilleur ami s'en allait pour un mois. Alors il
gémit. Jughead finit par le prendre en pitié.
– Dis, m'man, crois-tu que je pourrais emmener Hot Dog avec
moi? demanda Jughead entre deux bouchées de roties.
– Seulement si tu t'en occupes assidûment,
répondit sa mère.
– Pas de problème!
Hot Dog remua sa queue touffue et avait l'air très content.
Puis Jughead se dirigea vers le téléphone et
appela Véronica.
– Désolé de te déranger, Ron
mais je voulais savoir si Hot Dog pouvait venir avec nous, dit Jughead.
Véronica fronça les sourcils un moment.
– Attends une minute, Jug. Je vais en parler à
papa.
Jughead attendit un instant et entendit une voix lointaine dans le
combiné disant: «OH NON!» Puis
Véronica reprit le combiné.
– Papa est très enthousiaste à
l'idée d'emmener Hot Dog, répondit
Véronica. Emmène-le si tu veux.
Puis ils raccrochèrent tous deux. Jughead se gratta la
tête. «C'est drôle. C'est pas
l'impression que j'avais en l'entendant...» songea-t-il.
À six heures vingt-cinq, la bande se retrouva chez
Véronica. Archie arriva avec Betty, Jughead et Hot Dog dans
sa vieille Betsy. Reggie suivit de peu avec à son bord
Dilton et Moose. Tout le monde déchargea ses valises pour
les mettre dans la limousine ultra-longue de M. Lodge. Cette limousine
faisait plus penser à un autobus qu'à une
voiture. Smithers aida les jeunes avec leurs bagages. Seule
Véronica manquait à l'appel. Elle
était en retard, comme d'habitude.
– VÉRONICA! cria M. Lodge dans la porte du manoir.
– Une minute! dit-elle.
– On n'a pas deux heures pour t'attendre, Ronnie! dit son
père. Dépêche-toi!
– Cette idée aussi, de prendre un avion ordinaire
au lieu de notre jet privé! dit Véronica comme
excuse.
– Tu sais très bien qu'il devait se faire ajuster
car bien des choses fonctionnaient mal, dit M. Lodge.
C'était un danger volant!
– Tu aurais pu en acheter un autre! dit Véronica.
– Arrives-tu? demanda impatiemment son père.
– Voilà, voilà! J'arrive! dit-elle en
franchissant la porte du manoir.
– Tu devrais apprendre à être
ponctuelle, un de ces quatre! lui suggéra son
père.
– Mais oui, mais oui, dit-elle en ne le pensant pas.
Puis plusieurs serviteurs suivirent avec d'innombrables bagages.
– Véronica! dit son père. Sais-tu ce
que veut dire avoir le strict nécessaire?
– C'est ce que j'ai dans mes valises!
– Mon oeil! Tu pourrais remplir un centre d'achats avec tout
ce que tu apportes!
– Ha! Quelle bonne blague, mon petit papa!
M. Lodge laissa faire sa fille en pensant: «Elle est vraiment
trop gâtée... Quelle chance elle a, d'avoir un
père mollasson!» Il fit signe à son
domestique de venir. Smithers rejoignit M. Lodge illico.
– Prenez bien soin des lieux, Smithers.
– N'ayez crainte, monsieur. Le manoir est en bonnes mains,
répondit Smithers. Faites un bon voyage.
À sept heures quarante, le groupe arriva au plus grand
aéroport de New York, le JFK. Pendant que les jeunes
entrèrent dans l'aéroport, M. Lodge discuta un
moment avec le portier puis rejoignit les autres. Ils
passèrent les douanes et attendirent tranquillement leur
départ. Dans la salle d'attente, ils discutèrent
un peu.
– Comment me trouves-tu, Archiechou? demanda
Véronica en se pavanant devant lui.
– Euh... très bien, Ron!
– Tu ne remarques rien?
– Euh... tu as un nouveau chandail?
– Non! Ignare! J'ai changé mon poli à
ongles! Et tu ne l'as pas remarqué! Tu es aveugle ou quoi?
dit Véronica furieusement.
– Euh... j'allais le dire!
– Bah! fit-elle en lui tournant le dos et en s'asseyant plus
loin avec Betty.
Archie s'adressa à Jughead qui était assis
à côté de lui à manger un
sac de croustilles.
– Est-ce moi qui rêve ou Véronica empire
de jour en jour? demanda Archie.
– Tu ne rêves pas, répondit Jughead
entre deux croustilles. Véronica est une
éternelle insatisfaite.
À deux pas, Véronica leva le ton de
façon snob quand Betty lui parla de ses vêtements.
– Franchement Betty! Je ne vois pas pourquoi tu as mis cet
ensemble, dit Véronica hautainement. Ça ne te va
pas du tout. Je croyais que tu avais plus de goût que
ça!
Betty fronça les sourcils et pensa: «Je manque
sûrement de goût... lorsqu'il s'agit de te choisir
comme meilleure amie!» La bande avait tout entendu car
Véronica s'exprima assez fort.
– Tu vois, Archie? dit Jughead. Elle n'est jamais satisfaite!
– J'espère qu'elle va se calmer durant le voyage,
continua Archie.
Une voix sortit ensuite du plafond: «Les passagers pour le
vol 715 en direction de Hawaii sont priés de se rendre
à la porte 2.»
Tout le monde se rendit à la porte deux. On les dirigea vers
le Boeing 767 qui les mènera vers leur destination exotique.
Le voyage dura près de quinze heures. À
l'aéroport principal d'Honolulu, le Boeing se posa sur la
piste d'atterrissage sans encombre. Avec le décalage
horaire, il n'était seulement que dix-sept heures. Tous
prirent leurs bagages à la sortie et Jughead retrouva Hot
Dog qu'il avait laissé dans un compartiment
spécial pour animaux. Ce dernier montra son affection
à son maître en lui léchant la figure
à maintes reprises. Seule Véronica ne trouva pas
ses bagages. Elle alla voir un préposé pour
savoir où étaient ses valises.
– Désolé mademoiselle mais je crois
qu'on s'est trompé d'avion pour vos bagages,
répondit le préposé. Ils prenaient
tellement d'espace qu'on a dû les placer sur un gros chariot
et on les a simplement peut-être oubliés.
Véronica fulminait.
– Bande d'incompétents! est tout ce qu'elle put
lui lancer comme insulte.
Puis elle rejoignit le groupe au pas de course, toujours en
colère.
À la sortie de l'aéroport, M. Moloka les
attendait avec sa nièce.
– Aloha, Lodge! dit M. Moloka.
– Salut Moloka! répondit M. Lodge.
Ils se serrèrent la main. Puis M. Lodge fit les
présentations.
– Vous connaissez Véronica et Archie.
Voilà les autres Archies, Betty, Jughead et Reggie avec
Moose et Dilton pour les effets spéciaux.
Le groupe salua M. Moloka de la main à mesure que leur nom
était nommé.
– Voici ma nièce Liana, dit M. Moloka pour
conclure les présentations. Elle m'aide à tenir
mon hôtel.
Liana était une jolie Hawaiienne de 13 ans. Elle
était vêtue d'un bikini exotique, d'une jupe de
type hula et un collier de type lei (collier de fleurs). Elle avait les
cheveux bruns et des yeux en amandes. Très vite, elle tomba
dans l'oeil des gars. Archie, Reggie, Dilton et Moose
l'entourèrent avec des regards amoureux.
– Les hommes! Tous pareils! soupira Véronica.
M. Moloka s'adressa ensuite au groupe.
– Je vous offre une Mercedes de location pour vos
déplacements. J'espère que vous aimerez votre
séjour ici.
Véronica examina la Mercedes rouge. Elle ne pouvait contenir
que 5 personnes.
– Mais on ne pourra tous embarquer là-dedans,
remarqua Véronica.
– En effet, Mlle Lodge, mais pour se rendre à
l'hôtel, il y a deux autres taxis qui attendent
derrière, répondit M. Moloka.
– Papa... commença Véronica.
– Je verrai à ça plus tard, Ron,
répondit son père. Pour l'instant, allons
à l'hôtel.
Archie conduisit la Mercedes avec Dilton, M. Lodge et
Véronica à son bord. Les autres prirent les
taxis. Le taxi de M. Moloka prit la tête, suivi de la
Mercedes et de l'autre taxi.
Les trois voitures s'arrêtèrent une demi-heure
plus tard devant l'hôtel de Moloka, le Sweet Trip Inn.
C'était un grand édifice de douze
étages, sensiblement bien tenu. Tout le monde
déchargea ses bagages. Véronica pour sa part,
passa quelques minutes à admirer le beau portier, puis prit
finalement ses affaires. Les taxis s'en allèrent ensuite et
le portier conduisit la Mercedes rouge au stationnement. En entrant
dans l'hôtel, les jeunes constatèrent que la place
grouillait de monde.
– Je croyais que vous aviez des problèmes
d'achalandage, Moloka, dit M. Lodge.
– Depuis que j'ai annoncé les Archies, les
réservations pleuvent, Lodge, répondit M. Moloka.
C'est un miracle!
– Excellent, Moloka!
– Je vais vous montrer vos chambres, les gars, dit M. Moloka.
Liana va montrer celles des filles.
Les filles descendirent de l'ascenceur au onzième
étage. Liana conduisit Betty et Véronica
à leur chambre commune. Liana leur ouvrit la chambre 1109.
La chambre était spacieuse et superbe. Plusieurs jolies
décorations donnaient un joli aspect à la
chambre, tels des fleurs et des meubles stylisés.
– Pas mal, dit Véronica d'un air hautain. Et
combien a-t-on de domestiques?
– Euh... on n'a que des préposés, Mlle
Lodge, répondit Liana, un peu gênée.
Euh... je vous laisse vous installer. Le souper sera servi dans une
heure au premier.
Liana retourna à l'ascenceur en laissant Betty et
Véronica décharger leur bagages.
Véronica avait quand même trois sacs avec elle
durant le voyage. Ce furent les seuls bagages qu'elle put emporter.
Elle les déchargea en se plaignant de nouveau.
– Tu parles d'un beau voyage! Pas de domestique, pas de
bagages, pas d'attention de la part des gars... Quel endroit primitif!
se plaignit Véronica.
Betty songea: «Tout un mois avec elle... Maman! Viens me
chercher!»
Les gars descendirent de l'ascenceur au septième
étage. M. Moloka conduisit ses invités vers les
trois chambres libres 704, 705 et 706. Ils avaient d'aussi belles
chambres que les filles.
– Voilà. Vous serez deux par chambre. Je vous
laisse défaire vos valises. N'oubliez pas, le souper est
dans une heure au rez-de-chaussée, leur dit M. Moloka.
Puis il retourna vaquer à ses occupations.
– Je veux bien prendre Dilton avec moi, suggéra M.
Lodge.
– D'accord, répondit Dilton.
– J'irai avec toi, Reggie, suggéra Jughead.
– Tu rigoles, long-nez? répondit Reggie. Jamais!
– Peut-être préfères-tu
partager la chambre de Moose, lui suggéra alors Jughead.
Moose regarda Reggie avec un sourire en coin qui était
généralement caractéristique
à Reggie. Sur le coup, ce dernier prit peur.
– Tout compte fait, ça me fait plaisir de partager
la chambre avec toi, Jug! dit finalement Reggie.
– C'est donc réglé! Moose, tu viens
avec moi, conclut Archie.
M. Lodge et Dilton prirent la 704, Moose et Archie la 705 et Jughead,
Reggie et Hot Dog la 706.
Peu avant le souper, Betty et Véronica avaient finalement
terminé de défaire leurs bagages. Betty
décida de descendre pour souper.
– Tu viens souper, Ron? demanda Betty.
– Une minute, Betty. Je me suis cassé un ongle
pendant que je défaisais mes bagages, dit-elle en limant son
ongle cassé.
– Étonnant que tu n'aies pas appelé le
911! dit Betty sarcastiquement.
– Pour qui me prends-tu, Betty Cooper? On dirait que tu me
prends pour une autre!
– MOI? Je te prends pour une autre? dit Betty
légèrement furieuse. C'est plutôt toi
qui te prends pour une autre, ces temps-ci!
– Quoi? Je ne resterai certainement pas ici à me
faire insulter par ma soit-disant meilleure amie! dit
Véronica en se dirigeant vers la porte.
– Mais où vas-tu, Ron?
– Prendre l'air avec la Mercedes! dit Véronica en
furie. Dis aux autres que je serai absente au souper.
Elle claqua la porte en sortant. Betty se rendit vers la porte en
songeant: «Snob et mauvais caractère, en
plus!»
Véronica prit l'ascenceur et se dirigea au
rez-de-chaussée. Une fois arrivée, elle prit le
chemin de la porte principale. Elle accosta le portier.
– Où est le beau portier qu'on avait il y a une
heure? demanda-t-elle.
– On vient de changer de quart, Mademoiselle,
répondit le portier.
– Bah, rapportez-moi la Mercedes rouge, ordonna-t-elle.
– Oui, Mademoiselle.
Deux minutes plus tard, le portier arriva avec la fameuse voiture. Il
descendit pour laisser la place à Véronica. Elle
prit place rapidement et s'en alla sur-le-champ.
– Y'a pourtant pas le feu, Mademoiselle, dit le portier dans
le vide.
Véronica conduisit un bout de temps en ville. Elle passa
devant un centre d'achats.
– J'y repasserai sûrement plus tard, dit-elle
à voix haute.
Puis après avoir longuement conduit, elle emprunta un chemin
peu fréquenté. Elle bifurqua lorsqu'elle vit une
merveilleuse plage où il n'y avait personne. Elle parqua sa
voiture aux limites de la plage et en descendit. Elle parcourut une
bonne partie de la plage en songeant à ses amis.
– Personne ne me comprend, se dit-elle.
Après un bout de temps, elle regarda au large. Elle vit un
grand yacht à moteur et un aéroglisseur y
accoster. Sa curiosité augmentant, elle s'approcha un peu
pour voir ce qui se passait.
La nuit tomba. Véronica n'était toujours pas
rentrée. À l'hôtel, M. Lodge et ses
amis s'inquiétèrent un peu. Ils
étaient derrière la scène
installée sur le parterre de l'hôtel
situé sur le toit.
– Bon sang! Qu'est-ce qu'elle fait? demanda M. Lodge.
– Je ne sais pas, M. Lodge, répondit Betty. Elle
m'a seulement dit qu'elle voulait s'aérer les esprits.
– Elle savait pourtant que vous jouiez ce soir! dit M. Lodge.
– Je sais bien, monsieur, répondit Archie. Mais
que fait-on si elle n'est pas là pour le concert?
Ça nous prend notre pianiste!
– Pas de panique, Archie, dit M. Lodge. On va s'arranger.
M. Moloka et Liana s'approchèrent du groupe.
– Qu'attendez-vous, les amis? demanda M. Moloka. Le public
vous attend!
– Véronica n'est pas revenue de son tour en
voiture, dit Betty. Et on a besoin d'un pianiste.
– Moi, je sais jouer, répondit Liana.
– Liana, je ne peux te laisser jouer, dit M. Moloka. Il y a
bien des choses à faire à l'hôtel.
– Allons, mon oncle. La plupart des touristes sont au
spectacle. Vous pourrez vous passer de mes services pendant un bout de
temps. Le temps que Véronica revienne.
– Excellente idée, dit Archie. Qu'en dites-vous?
– Les partitions sont sur son synthétiseur,
déjà installé sur la scène,
dit Betty. Elle ne devrait pas avoir de problème.
– D'accord, dit M. Moloka. Mais jusqu'à ce que
Véronica revienne seulement.
– Merci mon oncle, dit Liana en embrassant son oncle sur la
joue.
– En scène, les amis! s'exclama Archie. On a un
public à conquérir!
Archie prit sa guitare électrique, Betty son tambourin,
Reggie sa guitare basse et Jughead ses baguettes. Ils se
dirigèrent vers la scène, laissant un M. Lodge
plutôt inquiet pour sa fille avec Hot Dog.
Les Archies s'installèrent sur scène
après une bouffée épaisse de
fumée envoyée par Dilton. Le groupe joua une
longue introduction musicale jusqu'à ce que la
fumée disparaisse. Puis ils entonnèrent
quelques-uns de leurs succès. Puis ils chantèrent
la nouvelle chanson de Jughead, «Pour toi». La
réaction fut incroyable. Beaucoup de fans la
redemandèrent. Ils continuèrent avec d'autres
succès, des leurs comme des compositions d'autres artistes.
Ils complétèrent avec leur
méga-succès «Sugar, sugar»
apprêté à la sauce actuelle. Les jeunes
donnèrent beaucoup d'énergie sur cette chanson.
En rappel, ils rejouèrent la chanson de Jughead et une autre
de ses anciennes compositions, «J'en ai marre des
filles». Les spectateurs firent une ovation debout aux
Archies en les suppliant de revenir vite.
Après le concert, les jeunes rejoignirent M. Lodge et Hot
Dog derrière la scène. Moose et Dilton
arrivèrent peu après avoir rangé le
matériel.
– Avez-vous des nouvelles, M. Lodge? demanda Archie.
– Malheureusement non, les jeunes, dit tristement M. Lodge.
Elle n'est pas venue. Sa voiture n'est pas dans le stationnement. J'ai
aussi appelé l'aéroport et ils m'ont
confirmé qu'elle n'est pas repartie.
Un personnage connu de la télévision hawaiienne
vint retrouver les Archies à ce moment. Betty le reconnut
sur-le-champ.
– C'est le Surfing détective! s'exclama-t-elle.
– Superbe, votre spectacle, les gars, dit le Surfing
détective.
– Merci bien... euh... dit Archie.
– Appelez-moi Lono. Je voulais savoir pourquoi
Véronica n'était pas avec vous ce soir.
J'étais venu pour la voir.
– En fait, Lono, elle est partie faire un tour en voiture
avant le souper et elle n'est pas revenue depuis. Mais Liana l'a
remplacée avec brio, dit Betty.
Liana rougit un tantinet.
– Avez-vous avisé la police? demanda Lono.
– Une personne est déclarée disparue
après vingt-quatre heures seulement, dit M. Lodge. Et
là, ça ne fait que quatre heures. Je le sais car
j'ai avisé la police. S'ils la voient, ils nous le diront.
– Qu'allons-nous faire? demanda Archie.
– Le mieux à faire, dans le moment, est de nous
coucher et de nous reposer. Je vous rappelle qu'avec le
décalage horaire, ça fait vingt-quatre heures que
nous sommes levés.
– Excellente suggestion! dit Jughead.
– Tout pour manger et dormir, hein long-nez? dit Reggie.
– Allez-y les amis, dit Archie. Je vais penser un peu
à la belle étoile.
– Ok! Bonne nuit Archie! dit M. Lodge en s'en allant vers
l'ascenceur.
Jughead, Hot Dog et M. Moloka suivirent M. Lodge vers l'ascenceur. Les
autres demeurèrent quelques minutes avec Archie.
– Pensez-vous qu'on l'a enlevée? demanda Archie.
– Peut-être mais pourquoi? demanda Betty.
Elle y songea un moment.
– J'ai rien dit!
– M. Lodge a-t-il des ennemis ici? demanda Dilton.
– Je ne pense pas, répondit Liana. Le seul qui
nous donne du trouble, c'est le président de la
chaîne Day Inn. Il possède les trois quarts des
hôtels de Hawaii.
– Mais il n'a pas le droit de monopoliser ce secteur, dit
Dilton. C'est illégal et anti-américain!
– Comment s'appelle-t-il? demanda Lono.
– Félix Hook, répondit Liana.
– Ça alors! s'exclama Lono. Véronica et
moi, on lui a fait faire faillite, l'an dernier. C'était un
magouilleur.
– Ça ne veut rien dire! dit Archie. Il n'y a pas
que lui qui en voudrait aux millions des Lodge! D'ailleurs, quel serait
son intérêt? Il possède
déjà les trois quarts de l'île
à lui tout seul! Je doute qu'il ait besoin d'argent!
– Archie a raison, poursuivit Lono. Allons nous coucher,
plutôt. Il paraît que la nuit porte conseil.
Tout le monde se dirigea vers l'ascenceur. Archie jeta un dernier coup
d'oeil à la belle lune.
– J'espère surtout qu'elle nous rapportera
Véronica! dit-il.
© Avril 2000, par Macfly
À suivre...
|