Betty Cooper : Qui je suis


Écrit par Mark Moore
[Traduit par Macfly]



Betty & Véronica dans «Le début d'un temps nouveau»

Betty se leva à l'aube.
Elle sortit du lit et exécuta sa routine matinale. Elle décida de laisser faire le maquillage et les bijoux. Elle s'en foutait pas mal. Elle mit ses caleçons, un jeans à jambes courtes, une paire de chaussures de tennis et un t-shirt à manches courtes. Elle sortit son porte-monnaie de sa bourse et l'inséra dans sa poche gauche de pantalon. Elle se peigna puis descendit au rez-de-chaussée.

Betty entra dans la cuisine d'un pas hésitant. «Allo p'pa. Allo m'man.»
«Ton déjeuner est sur la table» lui dit froidement sa mère.
Betty s'assit en face de son père et mangea en silence.
Après avoir terminé, Betty se leva pour placer son assiette sur le comptoir.
Elle regarda sa mère. «Bonne journée au travail, m'man.»
Voyant qu'elle n'aurait pas de réponse, Betty prit son sac d'école et sortit dehors.

Betty se dirigea vers son casier et y prit son livre pour son premier cours.
Véronica, qui était devant son casier aussi, regarda sa copine. «Comment vas-tu Betty?»
Betty haussa les épaules. «Je sais pas. Bizarre.»
«Rentrons en classe» lui dit Véronica. «Je suis sûre que M. Weatherbee voudra dire quelques mots à toute l'école.»
Elles refermèrent leurs casiers et rendirent ensemble en classe.

«Un moment d'attention, s'il vous plaît» dit M. Weatherbee via le télévox. «Je suis certain que vous êtes tous au courant à propos de ce qui s'est passé hier. Il y eut une fusillade et Archie Andrews fut tué. C'est la première fois dans toute l'histoire de la secondaire de Riverdale qu'un étudiant se fait tuer. On devrait tous orienter nos pensées et nos prières vers les familles Andrews et Cooper, plus particulièrement Betty Cooper, pour les aider à passer à travers cette tragédie. Merci.»

Betty arriva avec son lunch et s'assit à sa table habituelle avec Véronica, Reggie, Midge et Nancy.
«Hé Betty! On va voir un film après les cours» dit Reggie. «Tu veux venir?»
«Non merci» répondit Betty.
À quelques tables de là, M. Weatherbee s'assit avec Mlle Grundy.
«Je ne peux pas croire qu'on ait rien vu venir» dit M. Weatherbee.
«Que veux-tu dire, Waldo?»
«On avait des indices que ça n'allait pas bien avec eux. Leur incompatibilité ressemblait à une traînée d'essence. Lorsque ça ne va pas, la température monte jusqu'au moment où ça explose.»
«La vie d'un adolescent n'est pas toujours facile» dit Mlle Grundy.

Cheryl Blossom revenait d'un rendez-vous chez le dentiste. Puisqu'elle était à Riverdale, elle décida de passer par le parc.
Cheryl vit Betty assise sur un banc et se dirigea vers elle. «Salut Betty! Devine qui n'a plus de caries!»
Betty se tourna vers Cheryl. L'expression sur le visage de Betty effraya Cheryl à mort. Les yeux de Betty étaient rouges, sa figure était rouge et elle fondit en pleurs.
«Merde! Betty, je suis désolée» s'excusa Cheryl, honteuse de ce qu'elle venait de dire. «J'ai oublié.»
«Ce n'est pas aussi facile à oublier pour moi!» répliqua Betty.
Cheryl prit place près d'elle. «Euh... oui. Comment prends-tu les choses?»
«Je ne les prends pas!» répondit Betty. «Je suis venue ici pour pouvoir penser dans la paix et la tranquillité! Je me fais juste plus mal!»
«C'est parce que tu gardes tout pour toi. C'est mauvais pour ta santé» lui dit Cheryl. «Tu devrais en parler.»
«Je ne veux rien savoir d'aller voir un psy!»
«Je ne te dis pas de voir un psychologue» lui dit Cheryl. «Parles-en avec moi.»
«Cheryl, s'il te plaît! Laisse-moi tranquille!» hurla Betty.
«C'est bien la pire chose à faire pour toi» répondit Cheryl. «Avant d'être la bonne amie de Véronica, j'étais ta meilleure amie. Quelle sorte d'amie ferais-je si je te laissais seule, inquiète et découragée?»
Betty ne répondit pas.
Cheryl se leva et prit la bras droit de Betty. «Allez viens. Allons chez Pop et parlons-en avec des maltés» dit Cheryl avec le sourire. «C'est moi qui paie!»
Betty la regarda un instant et finit par se lever.
Les deux filles se rendirent alors chez Pop.

Cheryl et Betty entrèrent dans la crèmerie de Pop Tate. Elles se dirigèrent vers le comptoir.
«Un malté au chocolat, Pop» dit Betty. «Un double ferait mieux l'affaire.»
«Ok Betty» répondit Pop. «Et toi, Cheryl?»
«Même chose pour moi» dit-elle.
Après avoir reçu leurs commandes, elles partirent pour s'asseoir à une table.
Betty prit une gorgée de son malté.
«C'est bon?» demanda Cheryl.
«C'est bon» répondit Betty.
Cheryl prit une gorgée de son malté à son tour. «Je trouve ça, moi aussi. Alors, euh... que penses-tu de toi?»
«J'ai honte!» lui dit Betty. «J'ai tué Archie! J'ai enlevé la vie d'un être humain! Ça n'aurait jamais dû arriver!»
«Tu n'as pas l'air aussi sûre de tes actions que tu l'étais hier» observa Cheryl.
«Comment sais-tu ce que j'ai dit» lui demanda Betty.
«Aux nouvelles.»
«Oh... je vois.»
«Penses-tu que tu as réellement pris la mauvaise décision?» demanda Cheryl.
«Acheter le fusil fut une erreur» dit Betty. «Ne rien dire aux autres à propos d'Archie était une autre erreur.»
«Peut-être mais ce qui est fait est fait» lui dit Cheryl. «Tu l'aurais confronté un jour ou l'autre, peut-être même plus tard ce jour-là. L'important, c'est de te souvenir que tu as tué par légitime défense. Ça ne veut pas dire que tu devrais te sentir mieux à propos de ce que tu as fait mais tu ne devrais pas te sentir mal pour autant.»
«Je ne devrais pas me sentir mal pour avoir enlevé la vie de quelqu'un?» demanda Betty. «Archie Andrews est mort. J'ai ruiné la vie de plusieurs personnes. Même mes propres parents me parlent à peine.»
«C'est dur pour tout le monde» lui dit Cheryl. «Mais tu peux commencer le processus de guérison... en parlant avec les personnes chez qui tu as causé du tort hier.»
«Et moi, dans tout ça?» demanda Betty.
«Tu es une fille forte. Tu vas t'en sortir» lui assura Cheryl. Elle prit la main droite de Betty avec sa main gauche. «Je sais que tu es une bonne personne, Betty. Quand Véronica me fait du mal, tu viens pour me réconforter. Maintenant, réconforte les autres... et peut-être te réconforteront-ils en retour.»
«Je vais essayer» promit Betty.

Betty sonna à la porte et attendit.
Peu après, Mme Andrews vint ouvrir la porte.
Mme Andrews fronça les sourcils. «Qu'est-ce que tu veux?»
Betty trembla. «J'aimerais vous parler, Mme Andrews. Puis-je entrer?»
«J'aimerais mieux pas.»
«S'il vous plaît» insista Betty. «Ce ne sera pas long.»
«Ok.» Mme Andrews rentra, suivi de Betty, qui referma la porte derrière elle.
Mme Andrews s'assit sur le sofa et Betty s'assit à ses côtés.
«Votre mari est-il là?» demanda Betty. «J'aimerais lui parler aussi.»
«Non, il n'est pas là. Que veux-tu?»
«Je veux vous dire que... je sympathise avec vous à propos de votre perte» dit Betty.
«Tu sympathises?» demanda Mme Andrews avec incrédulité. «Tu as tué mon fils et tu m'offres tes sympathies? Penses-tu vraiment que je les veux? Tes sympathies ne me rendront pas ce que tu m'as pris! Ça ne m'enlèvera pas la souffrance que j'éprouve dans mon coeur présentement!»
«Je sais que c'est dur pour vous» dit Betty. «C'est aussi dur pour moi. Je ne m'excuse pas pour ce que j'ai fait mais... j'ai peut-être pris de très mauvaises décisions.» Elle hocha la tête de droite à gauche. «Je ne sais pas. Mais j'ai fait ce que je devais faire pour survivre à ça. Essayez un peu de comprendre.»
«Je ne sais pas si je peux comprendre ça» répondit Mme Andrews.
«Écoutez, je vais devoir vivre avec ça le reste de ma vie. Tout comme vous. Aidons-nous mutuellement à nous en sortir.»
«Comment faire?»
«Je ne sais pas» répondit Betty. «Je ne sais même pas pourquoi je suis venue ici. Je suis désolée de vous avoir fait perdre votre temps.»
Betty se leva et marcha en direction de la porte.
Mme Andrews se leva. «Attends, Betty.»
Betty s'arrêta un moment et se retourna.
Mme Andrews s'avança pour rejoindre Betty. «Je suis désolée d'avoir été si dure avec toi. Je vois bien que tu ne faisais que te défendre.»
«Merci, Mme Andrews.»
Elles s'offrirent une chaude étreinte.

Mme Cooper amena son panier de linge sale dans le garage et commença à placer du linge dans la laveuse.
Elle finit par prendre le chandail taché de sang de Betty et se mit à pleurer. «Oh, mon dieu.»

Betty entra dans le salon où sa mère était déjà assise sur le sofa.
«Salut, m'man.»
Sa mère ne la regarda pas. «Allo Betty.»
Betty s'approcha de sa mère. «Qu'est-ce que tu fais?»
«Je mets juste des nouvelles photos dans notre album.»
Betty jeta un coup d'oeil et vit des photos d'elle avec sa mère, avec Véronica et d'autres avec Archie.
«As-tu, euh... des devoirs à faire?» demanda sa mère.
«Non.»
Il y eut alors un long moment de silence.
«M'man, m'aimes-tu encore?» demanda subitement Betty.
Mme Cooper soupira. «Betty, s'il te plaît.»
«Réponds-moi» insista Betty. «M'aimes-tu encore?»
«Bien sûr, oui. Mais ça va me prendre un certain temps pour m'adapter à la nouvelle toi.»
«La nouvelle moi?» demanda Betty. Puis elle acquiesça. «Je vois. Tu n'aimes pas beaucoup l'idée que ta fille soit une meurtrière.»
«Je vais finir par m'y faire.»
Betty hocha la tête en signe de désapprobation. «Tu vas devoir t'ajuster. Tu vas finir par t'y faire. Tu ne penses qu'à toi! Tu te fous bien de ce que je ressens!»
Cela coupa le souffle de sa mère qui la fixa les yeux grands ouverts. «Élizabeth Cooper!»
«Finalement! Tu daignes enfin me regarder» dit Betty.
«Oh, Betty. Je suis désolée» s'excusa sa mère. Elle étreignit Betty. «Je t'aime encore.»
«Je t'aime aussi, m'man» répondit Betty.

FIN



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